Eh oui, aimer et être aimé, c'est le bonheur. Mais tu vois, David de Savoie, si les hommes n'étaient que des machines qui bougent toutes seules, comme le matérialisme que tu penses défendre le suggère, il serait assez incompréhensible que le bonheur soit dans les affections mutuelles. Car les machines, c'est justement en cela que consiste le progrès matériel. En réalité, c'est parce que l'autre a une âme propre que son amour réchauffe et comble d'aise. Or, le mysticisme religieux commence toujours par relier l'âme de chacun à la divinité des cieux. Dans la Vallée verte autrefois, c'était bien l'esprit religieux qui soudait les âmes entre elles et entretenait les affections autour de mêmes rites et de mêmes symboles. Il pouvait être diffus. Mais on croyait au monde objectif de l'âme, et donc à la valeur de l'amour. Et c'est ce que je voulais dire.